Ce n'est pas encore l'assagissement, mais avec +4,5% de hausse sur un an en valeur brute, l'indice Insee du coût de la construction (ICC) pour le 4ème trimestre 2004, publié hier, se fait un peu moins remarquer : il avait enregistré +5,7% au 3ème trimestre 2004 et + 5,4 au 2ème !
Rappelons que cet indice sert de référence au calcul des loyers (voir notre section des indices et chiffres-clés). Même avec cette légère décélération, son rythme de hausse reste supérieur à ce qu'il avait été aux précédents trimestres, déjà à un niveau nettement plus élevé à l'inflation avec respectivement +3,55 et +3,58%...
Sans surprise, la moyenne associée sur 4 trimestres continue son rattrapage avec +4,81%, après +4,58% au 3ème trimestre 2004, +3,85% au 2ème trimestre, +3,33% au 1er trimestre, +2,96% au 4ème trimestre 2003, +2,76 au 3ème trimestre, +2,60% au 2ème trimestre, et +2,29% au 1er trimestre...
C'est cette moyenne qui est prise en compte pour la révision annuelle des loyers des baux d'habitation, alors que l'indice brut est pris pour référence pour tous les autres baux, dont les baux commerciaux.
Rappelons que le calcul est effectué chaque trimestre à partir d'un échantillon représentatif retraçant l’évolution des prix de la construction de quelques 6000 logements neufs suivie au travers de 320
dossiers. Les hausses des coûts de construction et, plus récemment, la flambée de l'acier et de certaines matières premières expliquent le dérapage de cet indice, dont le rythme de hausse pourrait dépasser 5%...
A moins d'une décélération brutale peu probable, le taux de hausse de la moyenne associée devrait encore continuer à augmenter dans les trimestres à venir, au moins par l'effet de l'inertie crée par le mécanisme de la moyenne, et à tirer encore un peu plus vers le haut les loyers des baux d'habitation en cours, risquant dans certains cas comme nous l'indiquions déjà le précédent trimestre de les entraîner au dessus des loyers du marché : des administrateurs de biens indiquent depuis plusieurs mois être parfois obligés de baisser le loyer pour pouvoir relouer certains logements après le départ du locataire en place !
La réflexion lancée il y a plus de deux ans pour le remplacement de cet indice, dénoncé comme inflationniste, et relancée récemment par Hervé Gaymard dans une conférence de presse remarquée avant sa démission de son poste de ministre de l'économie (notre brève de février 2005...), reste toujours d'actualité...
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